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Editorial: les deux sens de l’intégration

Zidane et Benzema

La mise en retrait de Noël Le Graët, traduit certaines préoccupations qui dépassent le simple cadre du football. Surtout, le hasard du calendrier a voulu que la polémique sur la non-participation de Karim Benzema coïncide avec la charge violente du président de la FFF contre Zinedine Zidane. D’ailleurs, le Real Madrid a jugé utile de publier un communiqué où il défend autant Zidane que Benzema. 

Ainsi, le football français qui est plutôt un laboratoire de l’intégration réussie des français des banlieues dont une bonne partie est issue de l’immigration du XXème siècle, a donné l’impression de plafonner l’ascension hiérarchique ce cette catégorie de la population. En résumé, le message subliminal ressenti par les français d’origine immigrée a été : “Tu peux être ballon d’or mais tu dois laisser de la place aux français dits de souche” ou “Tu peux avoir été le meilleur joueur au Monde mais pour être sélectionneur il faut exprimer d’autres qualités”. 

Ce dernier sujet est d’autant plus sensible que la Ligue 1 compte peu d’entraîneurs noirs ou issus de l’immigration surtout en comparaison avec cette proportion parmi les joueurs. Ce constat dans football est aussi ressenti comme un miroir de la société où certains postes ou responsabilités sont plutôt réservés aux français dits de souche. C’est notamment le cas pour les postes de dirigeants dans le CAC 40, de ministres ou de haut-diplomates. 

Naturellement, les choses évoluent positivement durant les dernières décennies notamment avec les exemples de Nourdine Bihmane à Atos, de Sonia Mabrouk à CNews ou de Rachida Dati au 7ème arrondissement de Paris. Aussi, il faut éviter le piège du paranoia d’un côté et celui de la discrimination positive de l’autre. Toutefois, il est essentiel d’admettre que l’intégration réussie nécessite des efforts des deux côtés. 

En effet, les jeunes ont besoin d’exemples d’intégration réussie comme Zinedine Zidane qui flirte même avec l’assimilation notamment avec les prénoms de ses enfants et la quasi-absence de toute référence aux origines algériennes de ses parents. De même, la communauté de destin passe par des actions au quotidien à l’image des symboles américains historiques de Colin Powell ou de Jesse Jackson ainsi que des policiers et des juges afro-américains.